Les États-Unis ont, semble-t-il, formellement reconnu la junte au pouvoir au Niger, marquant un écart significatif par rapport à la position de la France, qui refuse de reconnaître les nouvelles autorités à Niamey. L’ambassadrice américaine Kathleen FitzGibbon a présenté ses lettres de créances au ministre des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, signalant ainsi un engagement envers les nouvelles autorités nigériennes.
Cette reconnaissance américaine est un signe clair de la volonté des États-Unis de ne pas s’aligner sur la position de la France et de poursuivre leurs intérêts indépendamment des changements politiques au Niger. L’ambassadrice a également l’intention de présenter officiellement ses lettres de créances au président Abdourahamane Tiani dans un proche avenir.
Le département d’État américain a souligné que toute reprise de l’aide des États-Unis au Niger dépendra des mesures prises par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) pour rétablir rapidement et de manière crédible la gouvernance démocratique. Pour l’instant, toutes les coopérations entre le Niger et les États-Unis sont suspendues, à l’exception de la coopération humanitaire.
Bakary Sangaré, ministre nigérien des Affaires étrangères, a réagi en indiquant que c’est maintenant au Niger de convaincre les États-Unis de la légitimité et des bonnes intentions de la junte au pouvoir. Il a souligné la nécessité d’une coopération militaire avec les États-Unis, en particulier dans des domaines où le Niger a actuellement des besoins critiques, tels que la maîtrise du ciel et les renseignements.
Il est important de noter que l’ambassadrice américaine Kathleen FitzGibbon a été nommée en juillet 2023, avant le coup d’État, et a pris ses fonctions à Niamey en août 2023.