RDC-Présidentielle : Félix Tshisekedi a tranché sur le vote dans les territoires occupés par le M23

Ce vendredi 17 novembre, le président congolais Félix Tshisekedi, candidat à sa succession pour le scrutin présidentiel qui aura lieu dans moins d’un mois, a admis l’éventualité d’une exclusion des territoires de Masisi et Rutshuru des élections générales, et ceci pour des raisons de sécurité. Mais Félix Tshisekedi a indiqué que cette décision revenait à la commission électorale, celle-ci n’ayant pas pu enregistrer les populations de ces localités de l’est de la RDC qui subissent les attaques meurtrières du Mouvement du 23 mars. Mais de nombreux Congolais surtout dans l’est de la RDC estiment que les arguments avancés par le président sortant sont faibles.
«Quatre ans pour venir à bout d’une situation, ça parait quand même un peu trop et baisser les bras tels qu’il les a baissés, en se servant de Goma comme d’un sanctuaire inattaquable en disant, on n’attaquera pas Goma, on ne laissera pas tomber Goma, ça donne l’impression qu’il y a deux catégories de citoyens. Au Kivu, il y a des citoyens de première zone. Ceux de Goma qu’on doit absolument et à n’importe quel prix protéger, et ceux des régions rurales telles que Rutshuru et Masisi, pour qui on doit se contenter de la situation. », explique l’un des observateurs politique congolais joint par lesnouvellesdafrique.info.
Un réservoir électoral oublié ?
Il y a deux mois, la commission électorale avait pourtant dit attendre de Kinshasa des assurances et garanties sécuritaires afin de lancer les opérations d’identification et d’inscription des électeurs dans les territoires de Rutshuru et Masisi, dans la province du Nord-Kivu, et Kwamouth dans la province du Mai-Ndombe.
Le président de la Céni, Denis Kadima, avait même déclaré que techniquement, son institution était prête pour les opérations d’enrôlement jusqu’au mois d’octobre. Depuis rien n’a été entrepris dans ce sens. Ce qui fait dire à certains analystes électoraux, que c’est pratiquement impossible d’organiser des élections à Rutshuru et Masisi.
«Lorsqu’on a fait l’identification et l’enrôlement des électeurs pour constituer le fichier électoral, les territoires occupés n’ont pas pu se faire enrôler. Et ce n’est pas la veille, d’ici le 20 décembre, qu’ils pourront prétendre voter. Parce qu’on vote s’il y a des électeurs», dit l’un des experts joint par lesnouvellesdafrique.info.
« Balkanisation » de la RDC ?
Exclure les territoires de Rutshuru et de Masisi des élections générales est une forme de « balkanisation » de la RDC, selon un membre influent de la société civile du territoire de Masisi.
«Ignorer Masisi du processus électoral en cours, c’est cautionner la balkanisation de notre pays. Et moi qui suis de Masisi, je ne peux pas accepter cela. Pendant longtemps, il y a eu l’insécurité, mais les élections se déroulaient toujours. C’est un manque de volonté de rétablir la sécurité à Masisi.», dit-il.
En dépit de l’exclusion probable du processus électoral de ces territoires dans l’est du pays, la commission électorale doit faire face à un défi logistique avec 76.000 bureaux de vote dans un pays qui est 80 fois plus grand que la Belgique.
BB

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